Apprentissage Publié le 06/04/2022

Être sur le terrain m'aide à développer mes compétences relationnelles

interview

Manon, apprentie assistante sociale
En formation depuis deux ans pour obtenir le diplôme d’État Assistant de Service Social, Manon Gibert est en alternance au Centre hospitalier de Gien. Première apprentie accueillie par cet établissement, elle collabore avec l’ensemble des services et intervient sur les projets d’entrée en EHPAD. Interview croisée avec sa tutrice : Anne Doby, assistante sociale.

Pourquoi avoir choisi l’apprentissage  ?

Manon Gibert : L’apprentissage est extrêmement formateur : depuis mon arrivée au Centre hospitalier de Gien, j’ai acquis une bonne connaissance du fonctionnement de l'établissement et je connais parfaitement les aides sociales existantes. Être sur le terrain m’a également permis de développer mes compétences relationnelles : rassurer des familles ou obtenir l’accord d’un patient sont des choses que j’ai appris en observant Anne. Elle me donne de nombreux conseils et j’apprécie sa posture professionnelle, j’essaye de m’en inspirer. Grâce à l’apprentissage, j’ai acquis – avant même d’avoir mon diplôme - une expérience et des compétences qui me seront utiles pour mener à bien mes futures missions.

Anne Doby : Nous avions une problématique de recrutement et avons pris Manon sous notre aile dans l’objectif de lui proposer de rester parmi nous au terme de ses études. Un contrat lui sera probablement proposé à l’issu de son apprentissage, d’autant plus que les différents professionnels de l’hôpital avec qui elle travaille nous font de très bons retours. L’apprentissage, au contraire d’un stage, permet de vraiment s’investir dans la formation de l’étudiant. Mon rôle est d’accompagner Manon, de lui apporter mes connaissances, de l’aider si elle en éprouve le besoin, sans pour autant lui imposer ma façon de faire : elle doit trouver sa propre manière d’être et de travailler. De mon côté, travailler avec Manon est l’opportunité de réinterroger mes habitudes et pratiques. De plus, elle apporte également un regard extérieur sur les situations professionnelles que nous rencontrons.

En quoi consiste votre quotidien ?

Manon Gibert : J’ai la chance d’avoir une mission qui m’est propre : je m’occupe de traiter tous les projets d’entrée en EHPAD, que les demandes proviennent des différents services du CH – médecine, soins de suite et réadaptation (SSR) ou Urgences – ou de l’extérieur. Dans ce cadre, j’accompagne les familles, je les aide à remplir les dossiers d’admission, je recueille les pièces justificatives, j'explique les aides auxquelles elles ont droit. Puis, tous les mardis, je présente les dossiers en Commission EHPAD. En parallèle, je participe aux réunions pluridisciplinaires du service SSR et je collabore avec Anne et mon autre collègue assistant social. Cela me permet de découvrir d’autres publics et situations comme l’accompagnement à la grossesse. Je me plais beaucoup à l'hôpital : j’apprécie en particulier de tisser des liens avec les patients et leur famille, ainsi que le travail d’équipe avec les différents professionnels.

 Anne Doby : À son arrivée, au mois de septembre 2021, Manon a beaucoup travaillé avec moi au sein du service de médecine pour rencontrer un maximum de situations différentes. Cette immersion avait pour objectif qu’elle s’approprie le fonctionnement de l’hôpital, qu’elle découvre les personnes ressources de service social, le rôle des différents professionnels du CH et notre réseau d’intervenants extérieurs qui prennent le relais après la sortie des patients. Manon a été vite autonome et nous lui avons confié cette mission sur les projets EHPAD. Par ailleurs, dès que l'occasion se présente, Manon nous accompagne pour découvrir d’autres services et méthodes de travail. Prochaine étape : la protection de l’enfance.

 

 

Le regard de…
Bruno Di Mascio, adjoint au directeur par intérim.

« Le Centre hospitalier de Gien est un établissement public de santé disposant d’un pôle d’urgences, un service de pédiatrie, une maternité, un service de médecine et d’un pôle de gériatrie composé de lits de soins de suite et de réadaptation et d’EHPAD. Cela représente 150 lits de court et moyen séjour et 242 lits d’EHPAD. Sur le territoire du giennois notre prise en charge est globale et la notion de parcours patient au cœur de notre action. Il emploie environ 600 agents. Manon Gibert est notre première apprentie et la seule pour le moment. L’aide apportée par l’ANFH a été décisive dans son recrutement. Elle nous permet également de nous familiariser avec l’apprentissage qui est une voie encore peu connue dans notre établissement. Chez nous, l’apprentissage en est à ses frémissements mais nous constatons de plus en plus de demandes, notamment d’étudiants infirmiers. C'est un dispositif gagnant-gagnant. Il permet à un étudiant de consolider sa formation, d’être accompagné par des professionnels dans le développement de ses compétences et d’être rémunéré. Pour l’établissement, c’est une réponse aux difficultés de recrutement sur les métiers en tension. Car c'est une réalité de l’hôpital public aujourd’hui : pour beaucoup de nos métiers - médicaux, paramédicaux et logistiques – il y a une concurrence entre établissements et peu de professionnels formés par rapport aux besoins. L’apprentissage est une première approche pour apprendre à se connaître, dans une logique de fidélisation. Notre objectif est bien la pérennisation des collaborations. »

 

Le contrat d'apprentissage en pratique
L'apprenti : Manon Gibert, 30 ans, assistante administrative en reconversion 
L'employeur : Centre Hospitalier de Gien
Diplôme préparé : Diplôme d’État Assistant de Service Social (niveau licence) à l’ERTS d’Olivet
CFA partenaire : CFA Social Médico-social et Sanitaire de Blois
Maître d’apprentissage : Anne Doby, 49 ans, assistante sociale depuis 2011 au CH de Gien
Durée du contrat : 2 ans (01/09/2021 – 31/08/2023)
Rémunération : 100 % du SMIC
Financement ANFH : 15 293 euros / an
Financement Région Centre-Val de Loire : 2 333 euros / an
Coût total : 18 191 euros / an
Aide exceptionnel de l’État de 3 000 euros : oui