ANFH NORD-PAS-DE-CALAIS

« Aider les établissements à structurer une politique d’égalité professionnelle et de prévention »

Fin 2023, l’ANFH Haut-de-France dédiait ses journées régionales à un grand sujet d’actualité : les discriminations et les violences sexistes et sexuelles au travail. Un choix détaillé par Sofia Gaillard, déléguée territoriale Nord-Pas-de-Calais.

 

Pourquoi l’ANFH Haut-de-France a-t-elle consacré ses dernières journées régionales aux discriminations et violences sexistes et sexuelles ?

Sofia Gaillard : Le sujet de l’égalité professionnelle et tout ce qu’il englobe – l’égalité femmes/hommes, les discriminations, les violences, l’égalité des chances – devient de plus en plus prégnant dans le secteur hospitalier (cf #MeToo de l’hôpital). Depuis 2018, les établissements ont par ailleurs l’obligation de mettre en œuvre un plan pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ainsi qu’un dispositif de signalement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel ou d'agissements sexistes. De plus en plus sollicités par les Directions des Ressources Humaines qui exprimaient des besoins de formation et d’accompagnement, nous avons choisi de proposer cet évènement thématique pour les aider à structurer une réelle politique d’égalité professionnelle et de prévention au sein de leur établissement.

 

Comment agissez-vous sur ce sujet ?

La première étape a été d’organiser nos deux journées régionales de 2023, le 30 novembre à Lille et le 1er décembre à Amiens, autour des thématiques de l’égalité professionnelle, des discriminations et des violences dans la fonction publique hospitalière (FPH). L’objectif était d’informer les établissements, de leur montrer les outils qui existent et de leur permettre d’avoir une réflexion commune sur ces sujets sensibles et délicats. L’événement a été un succès avec près de 500 participants sur les deux jours. Nous avons pu toucher un maximum de personnes et de cibles différentes : responsables RH, médecins, psychologues, cadres de santé, représentants du personnel… Les deux jours ont non seulement permis des réflexions sous des angles psychologiques et philosophiques mais aussi juridiques et réglementaires, avec la présence notamment du Défenseur des droits. Des établissements ont également pu témoigner des dispositifs qui existent déjà, tels que celui de signalement.

Une deuxième action menée par notre délégation a été de lancer une enquête au mois de juin, via la plateforme QVT-anfh.fr, sur la perception et le ressenti des agents sur le thème de l’égalité professionnelle. « Selon vous quel est l’écart moyen des salaires entre les femmes et les hommes dans la FPH ? », « Avez-vous le sentiment que votre évolution professionnelle pourrait être empêchée par votre âge, parentalité, genre… ? », « Pensez-vous qu’un aménagement de poste est un privilège ? » … Le questionnaire en ligne comprend une trentaine de questions organisées en six thèmes : l’évolution professionnelle, la diversité, l’égalité professionnelle, la discrimination et la politique de l’établissement. Le but de cette enquête est de permettre aux établissements de faire un « état des lieux » objectif de la situation chez eux, de voir si des situations d’inégalités ou de violences ont pu se produire et d’évaluer le niveau de connaissance des agents sur les dispositifs existants et la politique interne de l’établissement.

 

Pourquoi l’ANFH est-elle force de proposition sur ces sujets sociétaux ?

Nous ne sommes pas simplement des financeurs, c’est dans l’ADN de l’ANFH de répondre aux besoins des établissements et ces besoins sont influencés par des enjeux sectoriels mais aussi sociétaux. Nous devons continuer à avoir l’agilité de répondre à tous les besoins et d’apporter les solutions les plus efficaces et adaptées aux enjeux actuels.